Le 15 Mars se tenait à l'Assemblée Nationale, sous le haut patronage de Monsieur le Député Jean-Baptiste Moreau, une table ronde sur la vaccination animale au service de la lutte contre l'antibiorésistance. J'ai été heureux d'apporter ma contribution à ce thème en présentant les conditions du succès d'une labellisation des viandes "Sans Antibiotiques".
L'usage des antibiotiques entraine habituellement des antibiorésistances. Autrement dit, en absence d'un renouvellement satisfaisant de l'arsenal thérapeutique, l'efficacité des traitements antibiotiques diminue. Des infections considérées autrefois comme bénignes, lorsque l'on disposait d'un ensemble d'antibiotiques efficaces, peuvent être particulièrement problématiques. Plusieurs antibiotiques sont utilisés pour traiter les personnes et les animaux. Un usage immodéré, chez l'homme comme chez l'animal, peut entrainer des antibiorésistances. L'usage des antibiotiques doit donc être parfaitement réfléchi chez l'homme comme chez l'animal, et de préférence réservé aux situations où l'on ne peut s'en passer. Il existe parfois des solutions de remplacement, par exemple sous forme de vaccins. C'est le cas en production animale.
L'équipe du Député Jean-Baptiste Moreau m'avait sollicité pour explorer les possibilités de labellisation des viandes "sans antibiotiques" et leur attrait possible pour les consommateurs. Dans l'éventualité où ce type de label serait, pour les consommateurs, un signal de qualité pour lequel ils seraient prêts à payer un prix supérieur à une viande non labellisée, il serait alors plus facile pour les acteurs des filières de production animale de remplacer l'antibiothérapie par une vaccination, si celle-ci s'avérait, in fine, plus onéreuse.
Concernant les produits alimentaires, plusieurs labels "Sans" existent déjà. Ils sont, en général, décriés par les autres opérateurs car ils sont trompeurs. Ils donnent l'impression que les viandes non labelisées contiennent des antibiotiques, ce qui n'est pas le cas. En fait, les animaux ne peuvent être traités pendant une période de plusieurs jours avant leur abattage. Cette période est suffisamment longue de telle sorte que les éventuels résidus du traitement soient éliminés par l'animal. Par ailleurs, de nombreux animaux sont sains, et donc ne subissent pas de traitement, même s'ils ne sont pas labellisés.